3.4.08

"a life of ease and plenty"


Hier soir j'ai vu Les Forbans dans la nuit (Night and the city), un film de 1950, de Jules Dassin, à l'Action Ecoles. D'abord, c'est un petit cinéma parisien des plus agréables, pas très cher, où il ne fait pas très chaud et où les sièges grincent nostalgiquement - ce qui va très bien avec l'atmosphère des films qu'ils passent, peut-être un jour en sortant je m'apercevrais que tous les hommes dans la salle portent un chapeau et ont la classe de Clark Gable et je verrais Paris en noir et blanc....
Ce film est un film noir, de la période où le réalisateur était exilé en Europe à cause du maccarthysme, l'histoire d'un pauvre rabatteur de club de nuit qui a des rêves de grandeur. En s'associant à d'autres personnages de son type, ni bons ni mauvais, acculés par la vie et leur soif de luxe, il arrive à monter une salle de lutte censée lui rapporter gros. Vous vous en doutez, ce ne sera pas si facile, d'autant qu'il faut compter avec le caïd grec (oui oui) qui a le monopole du marché, et ses histoires de famille (n'imaginez pas la mama, c'est son papa, un lutteur impressionant et respecté, qui est en cause ici) dans lesquelles notre anti-héros Harry Fabian vient se fourrer.
Le capitalisme n'est pas une chose facile à vivre, surtout quand on décide de changer de classe sociale (dans le sens d'une ascension, je m'entends !), on le voit aussi dans L'affaire Cicéron (Five fingers), de Mankiewicz, qui date de la même époque et passe dans le même cinéma (ils passent les films sur plusieurs semaines, c'est l'avantage). Celui là est beaucoup plus drôle que l'autre, très très ironique. Pendant la 2nde guerre mondiale, un valet d'ambassadeur qui lui aussi avait des rêves de luxe, vend aux allemands des photos des documents ultra-secrets de son maître. C'est une histoire vraie, il a vendu entre autres les plans du débarquement en France, mais les allemands pensaient qu'il était un piège tendu par les anglais et n'ont jamais utilisé ses informations ! Je ne vous raconte pas la fin qui est formidablement étonnante et cynique.
Mais la morale de ma petite histoire, outre de faire de la pub à l'Action Ecoles (qui passe aussi Panique dans la rue de Elia Kazan, une histoire de peste et de chasse à l'homme géniale, avec des images magnifiques et le même acteur superbe que dans Les forbans, Richard Widmark), c'est de vous faire constater avec moi comme ces films des années 50 sur la machine capitaliste trouvent un certain écho dans les films d'aujourd'hui, et j'en veux pour preuve It's a free world de Ken Loach et Cassandra's dream de Woody Allen... On peut dire que je généralise ou que je suis dans une période marxiste, n'empêche, la ressemblance est troublante...
L'Action Ecoles, 23 rue des Ecoles, métro Maubert-Mutualité ou Jussieu, Paris
et pour un commentaire plus détaillé et cinéphile que le mien sur Les Forbans de la nuit (en anglais) : http://lostintheframe.blogspot.com/2007/10/night-and-city.html

1 σχόλιο:

gourouna είπε...

θα το μεταφ΄ρασω μόλις βρω λίγο καιρό. Εως τότε καλή εξάσκηση στα γαλλικά :-)